Kilauea Iki, Waldron ledge, tree molds : une journée chargée !

Ce matin il fait beau, nous partons pour randonner dans le Kilauea Iki. Nous l’avons approché lors de notre première journée dans le parc, et il est temps d’aller voir ça de plus près… Si le temps le permet, nous irons également voir quelques autres sites bien intéressants : la journée sera longue.

Le cratère du Kilauea Iki

La randonnée est une boucle, chacun choisit le sens qui lui convient le mieux : nous optons pour un aller à flanc de falaise, dans la forêt, et un retour sur le fond du cratère. Comme toujours dans les parcs américains la randonnée est bien identifiée, bien balisée. La première partie se fait à couvert de la forêt semi-pluviale, nous offrant régulièrement de beaux points de vue sur le cratère mais aussi sur le Halema’Uma’U, le cratère principal du Kilauea. Nous en avions observé les bouillonnements rougeoyants il y a quelques jours, à partir du musée Jaggar.

Deux randonneurs sur le fond du lac de lave du Kilauea Iki
Les touristes qui parcourent la piste, au fond du cratère, semblent si petits…
Le cône de scories de l'éruption de 1959 du Kilauea Iki
C’est du fond de ce trou que jaillissait l’immense fontaine de lave qui e empli le lac de lave en 1959

Le cratère du Kilauea Iki est grand : il doit faire environ 4km de long sur 2 de large. Sa dernière éruption date de 1959 seulement. À cette époque les géologues spécialisés avaient bien identifiés les signes annonçant une proche éruption du Kilauea. Et c’est dans le Halema’Uma’U qu’ils l’attendaient. Contre toute attente, c’est le vieux cratère secondaire du Kileau Iki, le « petit Kilauea » qui s’est réveillé. L’éruption a été spectaculaire, donnant naissance à un immense lac de lave remplissant l’ancien cratère endormi. On a même observé une immense fontaine de lave en fusion, dont la hauteur avoisinait les 600m ! Une très bonne description de l’éruption est donnée par Wikipedia.

Le fond du lac de lave du Kilauea Iki
Au fond du lac de lave durci, entouré par les hautes falaises : il ne reste qu’à retourner au parking, en face de nous…

Nous descendons peu à peu les 120m de la falaise entourant le cratère. Au fond, l’environnement est minéral, primitif.

Des tranches de Lasagnes volcanique
Des tranches de Lasagnes volcanique

Comme toujours, quelques plantes essaient de s’implanter dans les anfractuosités, les fissures, les recoins susceptibles de recueillir ou de conserver un peu d’eau.

Les fractures de la surface du lac de lave
Les fractures de la surface du lac de lave

La surface est constituée d’une multitude de plaques de roche qui semblent soudées les unes aux autres. Par endroits elles laissent apparaître d’importantes fissures, des failles impressionnantes. Il faut se souvenir qu’un lac de lave finit toujours pas se solidifier à sa surface bien avant que la lave ne cesse de le remplir. Il s’ensuit des mouvements souterrains, à quelques mètres de la surface, qui déforment cette carapace solide, la soulevant, la fracturant sans cesse. Par ailleurs, des coulées plus récentes peuvent s’étendre au-dessus de la surface du lac solidifié, sous la forme habituelle de tunnels de lave. Le même phénomène se produit alors : la surface du tunnel se solidifie, mais la lave sous pression à l’intérieur y provoque des failles, des fissures. À la fin, une fois la lave fluide écoulée, il arrive même que le tunnel finisse par s’effondrer, à la suite d’un tremblement de terre…

Bref, marcher sur de telles surfaces est toujours une expérience étrange…

Comme la journée est belle et que nous avons du temps devant nous je décide de descendre dans l’ancienne bouche éruptive de 1959. Elle est obstruée par les effondrements de son cône de scories, mais le sentiment que l’on ressent ici vaut le déplacement. Et un peu le risque…

La traversée de retour se fait sous un soleil qui commence sérieusement à nous chauffer : nous avons emporté beaucoup d’eau pour cette petite randonnée, elle est la bienvenue.


Oui, je sais, il y a beaucoup de bruit de vent dans la vidéo…

Walrdon ledge overlook

Il n’est pas tout à fait midi quand nous regagnons la voiture. Le temps est toujours découvert alors nous décidons d’enchainer sur une petite balade que nous avions ignorée lors de notre première visite au parc, en raison du temps maussade : le point de vue de Waldron ledge sur le cratère principal du Kilauea.

 C’est une balade assez courte qui débute au Volcano House, l’hôtel situé à l’entrée du parc. Elle se fait sur une route désaffectée, fermée en 1983 à la suite d’un important tremblement de terre. Et déjà la nature a repris ses droits, c’est impressionnant. On à peine à croire qu’il y a quelques années seulement il y avait de voitures ici, et que l’on pouvait venir y pique-niquer.

Une vue sur le Halema'Uma'U depuis Waldron ledgeCeci dit, le point de vue sur le volcan est spectaculaire et vaut bien les 30 minutes de marche aller-retour.

Direction maintenant la coulée de lave de 1974, un peu plus bas sur Chain of craters road

Les « arbres de lave » sur la coulée de 1974

Nous voici sur un site plein de mystère. Nous savions ce que nous allions voir, sans savoir ce que c’est. La surprise est d’autant plus grande. Nous voici donc sur un immense champ de lave, issue de la coulée de 1974. Ici, la forêt qui a été traversée par la coulée a bien avancé sa recolonisation. De jeunes arbres poussent un peu partout. Mais curieusement, il y a aussi de très nombreuses colonnes de pierre : les fameux « lava trees », ou « arbres de lave ». Ils peuvent atteindre presque 3m de hauteur, font quelques dizaines de cm de diamètre. Et de toute évidence, ils sont creux !

Nous formulons quelques hypothèses sur leur origine, mais rien de bien évident. S’agit-il de colonnes de lave qui se sont constituées comme on peut le voir parfois sur les sites de boues volcaniques ou aux abords des trous de certains vers ou crustacés du bord de mer ?

Un indice pourrait nous donner l’explication, mais pas moyen de relier cet arbre calciné emprisonné dans sa gangue de roche avec les colonnes creuses que nous voyons un peu partout. Aucune ne contient le moindre débris, le plus petit reste d’un arbre. Non, cette hypothèse ne tient pas.

Nous aurons finalement l’explication demain, sur un petit site à l’extérieur du parc, regroupant un certain nombre de trous dans le sol, au lieu qu’il s’agisse de colonnes de lave.

Alors pour en savoir plus, rendez-vous demain !

Keanakako’i crater

Le cratère du Keanakako’i
La brume s’est levée et recouvre peu à peu ce cratère endormi. Mais pour combien de temps encore restera-t-il ainsi ?

Avant de rentrer nous poussons notre balade jusqu’au vieux cratère du Keanakako’i. Sa dernière éruption remonte à 1790. Souvenez-vous, nous l’avons déjà abordée lors de notre visite à Footprints trail. Ce fut l’une des rares éruptions explosives du Kilauea, et elle est connue comme ayant probablement été la plus violentes. Ses coulées pyroclastiques (les nuées ardentes, comme pour le Vésuve à Pompei ou la Montagne Pelée à Saint Pierre en Martinique) ont dévasté une large part de la zone. Il reste aujourd’hui ce vieux cratère endormi. Quand on songe qu’en 1959 on considérait le Kilauea Iki comme endormi également…

Devils throat

Notre dernier arrêt de la journée se fera à Devil’s throat : la gorge du diable. Ce petit cratère d’effondrement s’est formé en 1912. Il fait un peu plus de 50m de profondeur et autant en diamètre. Un bon gros trou dans lequel il ne fait pas bon tomber !

Devils thraot, littéralement la gorge du diable.
Devils throat, littéralement la gorge du diable. C’est un cratère d’effondrement et pas un cratère éruptif. En gros, le plafond ‘un énorme trou qui contenait une chambre magmatique s’est effondré…
Le fond de la gorge du diable
Le fond de la gorge du diable : des rochers, des arbustes, quelques plantes. La photo est prise avec une perche à bout de bras !

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À méditer…

Il faut voyager pour fotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui

Montaigne