de Cabo de Gata vers Aguadulce

Lundi 26 octobre 2020

Aujourd’hui la liaison est prévue vers Aguadulce, de l’autre côté de la baie d’Almeria. J’avais initialement prévu de nous y arrêter, ne serait-ce que parce que le nom d’Alméria me rappelle la chanson de Gainsbourg, mais l’endroit ne semble pas vraiment agréable comme escale et le temps est propice à descendre un peu plus le long de la côte. La météo a prévu un vent faiblissant sur le trajet : ça sent la navigation au moteur…

Peu après notre départ, sans vent après la nuit dantesque que nous avons vécue, une petite brise se met en place… Je sens bien la chose : ça commence gentil et ça finit en force. Alors on met la grand-voile sous un ris et on sort la trinquette au lieu du génois. Et on se traite dans 10 nœuds de vent !

Au passage de la Punta de Polacra, un peu plus d’une heure après le départ, Béatrice s’exclame : “Un Mola Mola !”. Son œil averti a repéré à la surface de l’eau une petite nagoire immobile. Ca n’est pas celle d’un requin, mais celle d’un gros poisson lune, qui se laisse porter par les courants. C’est d’ailleurs parce qu’il est incapable de se déplacer par lui-même qu’il est classé comme “plancton”…

Bref, le temps est beau, les choses s’éternisent : on décide de rentrer la trinquette pour établir le génois. Chose dite, chose faite. Jasmin revit enfin.
Le vent étant dans l’axe de notre destination, parallèle à la côte, on prend un bord au large, au près…
Et comme les marins habitués à la Méditerranée le savent, le vent change vite. Et bien entendu, il forcit. Bien. Vite.
Il est temps de réduire le génois, à peine 30 minutes après l’avoir sorti !

Et le vent monte. Monte. Rien d’affolant : 20 nœuds de vent apparent. Mais surtout nous naviguons depuis un bout de temps dans une houle levée la nuit dernière, qui nous agite fortement par le travers avant bâbord. Les creux de 2, 3 mètres se succèdent sans interruption. Au près, sous voilure réduite, le confort et le plaisir n’y sont pas.
D’autant moins que nous nous éloignons de notre destination…

Moteur !
Jusqu’à l’arrivée… Dans une mer formée, une houle puissante.

Nous passons le Cabo de Gata et ses hauts-fonds de moins de 10m : les vagues deviennent vraiment grosses ! J’ai d’ailleurs mis du temps à comprendre pourquoi, avec ce temps finalement assez “clément”, nous avions des creux de plus de 4m ! Oui, 4m. Nous étions près des falaises, j’ai alors pensé à vérifier la profondeur : moins de 10m. Rien d’inquiétant en soi, mais suffisant pour que la houle du large s’amplifie très fortement. Je nous éloigne alors de quelques centaines de mètres, tout rentre dans l’ordre… Enfin, avec quand même la forte houle venant du large, de 2 à 3m…

13h40, la navigation se passe bien, le capitaine fait la sieste !

Et des heures durant nous allons ainsi naviguer au moteur dans 25/30 nœuds de vent apparent, sous 45°, avec une forte houle à l’avenant. Là où tous les modèles météo donnaient presque pétole !

Jasmin tient bien la mer et le gros temps. Je barre une partie du trajet, pour mieux apprendre mon bateau, mieux le comprendre…
Béa se repose, elle dort parfois, malgré un Jasmin qui la secoue dans tous les sens…

Il est 16h quand nous arrivons à Aguadulce. Et bien évidemment, le vent est tombé à quelques nœuds. Comme prévu. Mais 6h trop tard !

Peu avant d’arriver à Aguadulce

Jasmin est trempé, nous avons pris des paquets de mer en quantité. Un bon rinçage s’impose… Nous passerons la nuit ici, sur le quai d’accueil : 22€ seulement.

Après ça, douche, petit restau et dodo : demain on repart direction Motril, au pied de la Sierra Nevada. 6 a 10h de navigation. Probablement sans vent, une fois de plus ????

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À méditer…

Rester, c’est exister. Voyager, c’est vivre.

Gustave Nadaud