Le grand départ

Enfin, c’est le “Grand Départ”…

Je l’ai rêvé il y a plus de deux ans, nous en avons construit toutes les facettes, nous avons appris, nous avons préparé Jasmin, nous avons installé à bord d’infinies quantités de choses pour y vivre confortablement. Nous avons mis de l’ordre autour de nous : la maison est en vente (en attendant elle est louée pour au moins un an à de potentiels futurs acquéreurs), nos voitures sont en vente ou déjà vendues.

Prévu initialement courant juin, ce grand départ a été retardé pour de nombreuses raisons. Une épidémie inattendue, tout d’abord, qui a fait prendre des mois de retard au chantier naval auquel j’avais confié Jasmin en janvier. Finalement, c’est début août que nous l’avons récupéré : pas question de faire des traversées d’entraînement ni même de prendre quelques vacances en Corse avec les copains !

Des semaines de rangement : d’un côté la maison, de l’autre Jasmin.

Une grande maison, ça contient énormément. On y stocke des choses inutiles ou inemployées depuis des années. Alors on a beaucoup jeté, beaucoup donné : pas question de vendre quoi que ce soit. Et il a fallu préparer la cinquantaine de cartons pour les déménageurs, tout en pensant à mettre de côté ce dont nous aurions besoin, envie ou nécessité dans Jasmin. Dont des vêtements chauds, que nous n’avions initialement pas prévu d’emporter !

Apporter tout ça sur Jasmin a nécessité d’innombrables voyages. Quelques-uns avec la TT de Béatrice et son grand hayon. La plupart avec la S5 et son coffre aux sièges rabattables. Dire que j’ai utilisé ce magnifique coupé sport comme une malheureuse Kangoo ! Bref, des cartons, des sacs, des boîtes : Jasmin a fini par en déborder. Chaque jour je disais à Béatrice « ça y est, c’est plein, je n’ai plus de place ». Et chaque jour il restait quelques bricoles qui remplissaient inexorablement le coffre immense de ma voiture ! Merci au petit charriot de jardin et au Caddie (que nous avons évidemment emportés avec nous)…

Je ferai une liste de ce que nous avons embarqué : beaucoup trop, à l’évidence. D’autant plus que nous reviendrons d’ici 18 mois pour adopter notre prochaine maison sur l’eau : un splendide Outremer 55. Mais c’est une autre histoire…

Toujours est-il, donc, que nous avions prévu de décoller le 20 septembre. La semaine précédente, la météo annonçait un coup de vent sur la zone, il semblait inconscient de partir dans ces conditions. Nous avons donc maintenu le pot de départ, mais annulé le départ lui-même. Bon choix, car la semaine qui a suivi a été consacrée à plusieurs formations fort utiles organisées par Outremer et EFT. Nous avions alors prévu de partir le samedi, voire le dimanche.

Grave erreur, encore une fois : second coup de vent dès le vendredi, empêchant toute initiative de prendre le large, sauf prise de risque lourde de conséquences.

Alors on a déplacé la date à lundi, puis mardi matin. Une fenêtre météo calme s’ouvre à nous, pour deux ou trois jours. Juste le temps d’aller à Minorque nous abriter … du coup de vent de Sud qui souffle dès vendredi !

La météo de la traversée est prise le dimanche, le lundi matin, le lundi soir : 11 h est choisie comme heure de départ. Avec une météo changeante, la moitié du trajet prévue sans vent ou avec juste un léger souffle, et donc avec une marge d’erreur sur le temps de trajet de plus de 12 h, difficile de choisir le bon créneau. Je veux arriver de jour, que ce soit à Fornells ou à Mahon, au mouillage ou en marina.

Mardi matin, dernières courses : petit déjeuner, récupérer un peu de pain, un poulet rôti que nous avions commandé et retour au ponton où les premiers amis sont déjà là. 11 h approche, pas moyen de retirer les poteaux de la passerelle pour l’embarquer : il faut y aller à la perceuse pour faire sauter les rivets !

D’échanges en embrassades, de photos en au revoirs émouvants, avec parfois quelques larmes versées, le moteur est mis en route à 12 h 30. La dernière amarre est larguée par Dominique, qui nous a tant appris durant ces deux ans : sur les conseils de Didier, il la conservera, c’est une tradition.

Jean-Philippe, Jean-Marc et Sanaâ, les premiers "responsables" de cette aventure
Un gros bisous de Béatrice pour sa maman...
Avec Dominique, notre mentor
Nicole, Aldo et les marins
JeanPhi et Béatrice : à très bientôt on espère
Bye-bye les amis, à bientôt...
Le petit coussin familial nous accompagne...
Dominique largue la dernière amarre : merci pour tout !

Un infime vent de travers dans le port rend difficile la récupération de notre amarre avant tribord, notre voisin ayant toujours la fâcheuse habitude de déposer la sienne par-dessus, bien tendue. Mais ça y est, nous sommes partis. Enfin.

Au ralenti dans le port, nous attendons famille et amis qui sont venus nous retrouver sur la jetée. Nous sortons, un petit vent souffle, propice à la mise sous voile. Bon plein tribord, cap sur Minorque : l’aventure commence aujourd’hui !

On est bien équipés avec nos intercom, non ?
Les amis et la famille sont venus jusqu'à la jetée nous dire au-revoir
La place de Jasmin est libre : il reviendra dans 18 mois...
Le Captain est prêt pour le Grand Voyage !
Au-revoir, à bientôt...
Les voiles sont mises, direction Minorque...
L'horizon nous appelle

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À méditer…

Voyager c’est évoluer.

Pierre Bernardo