Aujourd’hui nous quittons Jackson pour rejoindre Yelloswtone Lake, dans le Parc National de Yellowstone. Un peu moins de 150 kilomètres au total, avec pas mal d’arrêts en chemin.
Départ de Jackson
La nuit s’est plutôt bien passée. Le matelas énorme en épaisseur était très souple : il a fallu être délicat pour se tourner, faute de quoi on fait bouger le partenaire. Réveil à 6h, petit déjeuner moyen à 7h30 : céréales, café américain et toasts.
Ensuite, un petit tour au “visitor center” de Jackson consacré au Yellowstone et à la région. Le temps pour Sandrine, note guide, de récupérer le van 11 places.
En quittant le visitor center on passe à côté de la fameuse arche constituée de bois de cerfs, emblématique de Jackson. Curieux…
Un saut au supermarché du coin pour faire les courses !
Oui, nos repas de midi sont des pique-niques, il faut faire les emplettes. Chaque couple ou binôme prendra ce qu’il veut, dont une glacière en polystyrène (on en trouve partout), un pack de glaçons à 2$ pour garder les choses au frais, du pain de mie, des trucs divers. Et la très fameuse moutarde jaune américaine, plus proche de la Savora que de la Dijon : un régal !
En route vers le nord
Il est presque midi quand nous prenons la route, sur la 191, US89. Nous longeons la Snake river et plus à l’ouest le massif montagneux de Grand Teton.
Vers 14h nous faisons un nouveau stop sur les berges du lac Jackson. Il fait beau, le pique-nique est sympa, le séjour s’annonce bien.
16h : ça y est, nous entrons dans le parc national de Yellowstone, par son entrée sud. le paysage change encore : rochers, forêts, rivières. Tout ça en état naturel : un tronc effondré, une forêt brûlée sont laissés en l’état. C’est le principe fondateur du parc naturel, inventé ici…
On remarque assez vite des sortes de clous en bronza, fichés par endroit dans le sol. Ce sont des repères installés par l’USGS, l’institut géologique américain. Ils servent à relever les variations du niveau du sol du Yellowstone.
Quelques explications s’imposent. Yellowstone est ce que l’on appelle un “supervolcan“, une caldeira. Son immense surface recouvre un édifice volcanique puissant, en sommeil. Un réveil de Yellowstone ne se traduit pas par un panache de fumée ou une catastrophe comme celles que nous connaissons dans l’histoire récente. Non, un tel réveil est une catastrophe planétaire, provoquant un hiver sur plusieurs années, l’extinction de nombreuses espèces végétales et animales. Un phénomène rare qui se produit environ tous les 600.000 ans. la dernière fois, c’était il y a environ 600.000 ans !
Un signe de l’activité de ces caldeiras est le gonflement de la chambre magmatique, toute proche et colossale. Ces marqueurs dans le sol servent à ça. Tous les mois l’USGS publie les mesures en question. Sauf que depuis quelques mois ces mesures montrent un gonflement notable du site. Et que depuis quelques semaines, pour la première fois de son histoire, l’USGS a suspendu les publications à ce sujet…
Les forêts à l’état sauvage
Les kilomètres s’enchaînent dans le parc, dans ces paysages sauvages hors du temps…
West thumb
Nous sommes à l’ouest du lac Yellowstone, dans une sorte d’excroissance en forme de pouce : thumb, en anglais. Premier contact véritable avec les traces du volcanisme ambiant. Le sol est vivant ici, et coloré. Mais la première chose qui saute aux yeux, ce sont les panneaux et installation concernant les obligations et les interdictions : pour le pays de la liberté, comme on dit, on semble loin du compte. En revanche, pour le pays inventeur du concept de parc national, ici, à Yellowstone, on est bien dans le sujet.
Le site de West thumb n’est pas très grand mais il donne un premier aperçu de ce que nous réserve Yellowstone. Des sources chaudes parsèment une zone au sol blanchâtre, aride. Ma végétation survit ici mais on sent bien que par endroits les plantes ne résistent pas à la température du sol. De petits monticules de boue séchée sont présents mais le plus étonnant sont ces bassins d’eau chaude et translucide, d’une couleur étrange. Le fond des bassins semble tapissé de pigments allant du rouge profond au vert émeraude.
Nous aurons bientôt les explications sur ces étranges couleurs. Mais il est temps de reprendre la route, il est déjà 18h, un peu de repos nous fera du bien. A l’arrivée à l’hôtel Lake lodge les valises égarées à Mineapolis attendent ceux à qui elles manquaient. Un petit verre, histoire de tester les bières locales et la journée se termine.
Demain, randonnée à côté de l’hôtel et un petit tour en voiture aux alentours, à Mud Volcano…