18 août 2017
Après une traversée de près de 500km nous arrivons à Pond Inlet, au nord de la province du Nunavut. C’est ici que nous allons devoir faire les formalités d’entrée temporaire sur le territoire canadien. Les formalités prennent beaucoup de temps et notre escale dans ce petit village d’un peu moins de 1500 habitants sera courte. Pourtant les habitants nous ont préparé une petite réception dans la salle commune…
Pond Inlet
Pond Inlet ne ressemble pas aux villages du Groenland. Habité essentiellement par des inuits, comme de l’autre côté de la mer de Baffin, c’est avant tout un village canadien. Si les routes sont en terres, en raison des conditions climatiques sévères, les constructions et les infrastructures sont celles d’un pays moderne. Le changement avec les petites maisons colorés du Groenland est violent. Comme au Groenland cependant, on remarque les équipements d’hiver qui semblent laissés à l’abandon un peu n’importe-où. Mais ici les motoneiges sont plus nombreuses que les chiens et les traineaux…
Les fenêtres sont petites pour ne pas trop laisser s’échapper la chaleur. Elles n’ont en revanche jamais de volet, pour toujours faire rentrer un maximum de lumière. Et puis, lorsqu’il neige et qu’il fait -20°C ou -40°C dehors, qui irait les fermer le soir, et les rouvrir le matin ?
Nous nous dirigeons vers la salle des fêtes, dans laquelle un petit spectacle local nous attend. C’est l’occasion de découvrir la langue locale écrite, l’inuktituk. Impossible à comprendre, elle est faite d’étranges symboles inconnus. Chacun représente un son : une sorte d’alphabet phonétique pour écrire une langue totalement incompréhensible ! Heureusement, tout est toujours doublé en anglais… Quand on rencontre un texte un peu long, on essaie de voir s’il y a des ressemblances, des groupes de symboles qui se retrouvent, des indications sur quelques mots-clé. On se prend pour Champolion et on croit avoir découvert une pierre de Rosette. Mais rien n’y fait : aucune solution ne permet de déchiffrer cette langue étrange. Ce n’est pas du chinois, mais ça n’est pas plus abordable…
A l’intérieur on nous a concocté une petite représentation des activités traditionnelles : sports d’adresse, chants de gorge, danse et musique locale. Ces gens semblent heureux de nous montrer leur culture, si étonnante.
Nous quittons Pond Inlet peu après midi pour aller cherche la baie de Kulutkoo, un peu plus à l’ouest. On y trouve souvent des narvals, les “licornes de mer”. Les habitants les chassent mais nous allons essayer de les observer…
Kuluktoo bay
Les distances sont longues ici, et il nous faut plusieurs heures pour atteindre la baie en question. Les narvals sont bien présents, en nombre, mais bien trop loin pour permettre une véritable observation. On devine leur présence a la surface de la mer, et malgré les jumelles on ne voit rien de plus. Au fond du fjord se trouve un campement de pêche et de chasse. Quelques habitants sont venus ici chasser le narval, et notre présence n’est de toute évidence pas la bienvenue.
Après quelques coups de feu tirés ostensiblement dans notre direction le capitaine du Boréal décide de faire demi-tour : c’est raisonnable… En chemin, nous croiserons quelques orques. Même au loin, la rencontre de cet animal est toujours un grand moment pour nous…
Au loin, le long de la côte, on peut apercevoir un gros cargo. Sa ligne de flottaison, haute, nous indique qu’il remonte au nord à vide. Il va faire le plein de minerai de fer à Milne Inlet. Minerai issu de la mine de fer de Baffinland.
Tard dans la soirée nous croisons quelques blocs de banquise égarés, nous rappelant qu’on est toujours très au nord du cercle polaire…