Icy Arm fjord, Royal society fjord et ours polaire

Nous continuons à descendre vers le sud, le long des côtes escarpées de l’île de Baffin. Pas d’escale aujourd’hui mais la découverte de deux fjords vertigineux : Icy Arm fjord ce matin, puis Royal Society fjord dans l’après-midi.

 

Icy arm fjord

L’entrée du fjord est marquée par d’immenses falaises de plus de 1000m de haut. Elles font le bonheur des pratiquants du base jump.

L’entrée du fjord est gardée par des géants de pierre

La roche a encore ses couleurs chaudes du matin, qu’aucune tâche de végétation ne vient adoucir. L’environnement est sauvage, brutal. Peu à peu les premiers glaciers font leur apparition, justifiant peut-être le nom du fjord.

Là-haut, sur la gauche de la photo, un glacier en recul qui n’atteindra plus la mer avant longtemps. En bas, un autre glacier dont le front de glace est lui aussi en retrait.
Ici, aucun iceberg à craindre ou à espérer de ces glaciers au lent écoulement
Les séracs sont peu fragmentés, signe de la relative lenteur de descente du glacier, et de sa masse modeste.
Plus près de l’eau on peut lire les cicatrices de la glace et imaginer les cassures quand elle achève sa course dans la mer.
Chaudement vêtus de leurs parkas “Ponant” les passagers se remplissent les yeux de ce paysage majestueux.
Pas de vent, un air très froid : à la surface de la mer se forment déjà les premières traces de glace…
La ligne sombre, au centre, est le signe que ce glacier est issu de la convergence de deux autres glaciers, un peu plus haut dans la montagne.
Cette petite langue de glace peine à s’écouler le long d’une crevasse
Cette énorme masse de glace bleue érode la roche depuis une éternité. La glace se renouvelle, la roche disparaît.
Le fond du fjord est recouvert des moraines des anciens glaciers et des résidus d’érosion. L’eau est marron, de la couleur des falaises.
Tout au bout du fjord, la pente est recouverte de rochers et de sable. Dessous, on se demande si ces marques sont de la glace ou de la roche…
Pour les amoureux de la glace, la surface tourmentée d’un glacier est toujours quelque-chose de spectaculaire. De magique.
Les falaises se reflètent dans l’eau tranquille du fjord.
Qui osera grimper là-haut ?

Royal Society fjord

La journée se poursuit au sein des fjords du Nunavut. Le Boréal avance lentement, sans bruit : nous espérons tous avoir le privilège d’apercevoir quelque animal mythique de la région : des narvals une nouvelle fois, des orques, des baleines ou même des ours blancs…

Au fond du fjord, un glacier marque la fin de la navigation
Torturée, broyée : la glace fond peu à peu, à l’ombre permanente des falaises immenses.
La couleur orangée des falaises laisse imaginer la présence d’oxyde de fer.
Étrange panorama de montagne et de mer tout à la fois. Hostile et magnifique pour qui sait s’ouvrir à l’arctique.
La roche, découpée par les fontes des glaces depuis des millions d’années. Un jour ce paysage ne sera plus qu’une simple plaine…

Le seigneur de l’arctique

Alors que nous quittons le fjord, le commandant fait une annonce sur les haut-parleurs du Boréal. Les passagers se précipitent à tribord. Au loin, devant notre bateau, une petite tâche blanche se déplace à la surface de l’eau. C’est le seigneur des lieux : l’ours polaire. Enfin !

La zone volontairement éclaircie de la photo, le long de la falaise, est l’emplacement de l’ours. Il semble proche mais nous en sommes en réalité très loin…
Il sait que nous sommes là. Il n’aime pas ça. Alors il avance à la nage en nous regardant furtivement.
Un dernier coup d’œil : “ce bateau me suit de trop près, ça fait 30 minutes qu’il me suit, je vais couper par la montagne…”
Sortir de l’eau est une formalité…

Nous contournons lentement la sortie du fjord : l’ours est déjà retourné dans l’eau et nage, au loin, pour s’éloigner de nous. C’est là que l’on se souvient que l’ours polaire est un mammifère marin, au même titre qu’un phoque ou qu’un dauphin. C’est un formidable nageur : il passe l’essentiel de son temps d’activité dans l’eau. Il peut parcourir sans effort apparent des centaines de kilomètres, sur plusieurs jours, sans reprendre pied à terre ou sur la banquise !

La présence potentielle de l’ours polaire dans ces zones rend difficile un quelconque débarquement : aucune échappatoire pour les pauvres passagers…

En face de nous, l’endroit où l’ours a quitté le fjord pour remonter le pierrier…
Là-bas, loin devant, sur la zone éclaircie de la photo : le propriétaire des lieux s’en va sans regret…

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À méditer…

Investir dans les voyages, c’est investir en soi-même.

Matthew Karsten

Mer de Baffin