Sam Ford fjord : un univers minéral vertigineux

Nous continuons l’exploration des fjord du nord-est de l’île de Baffin par la découverte du Sam Ford fjord. Le fjord doit son nom à Sam Ford, né en 1880 dans le Labrador, et qui fit carrière dans le commerce des fourrures, en ouvrant de nombreux nouveaux comptoirs en arctique. Les descendants de la famille Ford qui s’installèrent au Canada au début du 19e siècle sont restés dans l’arctique, ont fondé des familles : on les considère aujourd’hui comme étant des Inuit.

Le fjord fait plus de 110 km de long et presque 20 km de large à son embouchure. Le Boréal y naviguera toute la journée, depuis la fin de la nuit (enfin, si l’on peut dire) jusqu’en milieu d’après-midi. Pas de débarquement aujourd’hui : la journée est contemplative. Le temps est splendide. Pas un nuage dans le ciel, une lumière qui tranche les ombres sur la face des roches et des glaciers, une mer lisse et sombre qui reflète les falaise vertigineuses. Nous ne sommes plus sur terre mais aux confins d’un autre monde.

 
Les falaises plongent dans les eaux profondes du fjord
Les falaises plongent dans les eaux profondes du fjord

Nous sommes sur le pont dès 8h du main, et nous y passerons une partie de la journée, à chercher un ours, une baleine, un narval ou un oiseau. Le paysage est minéral de bout en bout, il fait frais au soleil, un peu froid à l’ombre, mais quels instants de sérénité !

Au loin, de nombreux glaciers viennent terminer leur course dans le fjord
Au loin, de nombreux glaciers viennent terminer leur course dans le fjord

Entre glaciers et falaises, le paysage évolue sans cesse : impossible de se repérer tant une langue de glace ressemble à une autre langue de glace, tant une falaise ressemble à une autre falaise. Et pourtant chacun de ces moments est différent…

Les panoramas qui s’offrent à nous mettent à mal les appareils photos : trop vastes pour leur champ de prise de vue restreint. Alors on fait une entorse sur ses principes et on utilise qui un smartphone, qui un logiciel d’assemblage, qui une retouche des photos sur ordinateur. Tout est bon pour saisir à la fois l’immensité du décor et l’étroitesse du fjord, qui rétrécit petit à petit…

Les falaises surplombent le fjord de près de 1400m…
Cette vieille terre, érodée, invite à l’humilité
Comme un miroir qui reflète le monde, la mer nous renvoie des images irréelles

Comme toujours pour les amoureux de la glace que nous sommes, l’approche des fronts des glaciers est un moment fort de cette navigation.

Petit à petit la journée défile. Pas d’ours ni de baleine, ni même de narval. Mais de beaux souvenirs comme on les aime dans l’arctique…

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À méditer…

J’adore le sentiment d’anonymat dans une ville où je ne suis jamais allé auparavant.

Bill Bryson

Mer de Baffin