Aujourd’hui nous allons rendre visite à la Maison du Soleil. C’est le nom que les hawaïens ont donné au volcan qui a donné naissance à la partie est de l’île de Maui : Haleakalā,. Il nous domine de ses 3000m, et une visite au sommet, une belle et difficile randonnée, sliding sands trail, ainsi qu’un coucher de soleil suivi de l’observation du ciel étoilé constituent le programme de cette longue et belle journée en perspective.
Nous sommes sur la route dès 8h : il faut compter entre 2h et 2h30 de route pour arriver au somment. Il n’y a que 70km à partir de l’appartement, mais la montée est sinueuse, les vitesses y sont limitées.
Dès le départ la journée s’annonce bonne : le ciel est bleu, le fond de l’air est chaud. Nous pouvons d’ailleurs voir le sommet dégagé depuis la route. C’est un volcan bouclier : il est très large, très haut mais semble relativement plat quand on le voit de sa base. La route n’est pas directe et parcoure une large partie de la plaine principale de l’île avant d’entamer sa montée. Puis les lacets s’enchaînent, et nous croisons une grande quantité de cyclistes qui descendent la route en groupes, depuis le sommet. La vue sur l’autre volcan de l’île, le Maui Komohana, est splendide. Et déjà les nuages se forment…
Peu à peu la verdure environnante fait place à un paysage aride, puis désertique. Il fait toujours beau mais on voit les nuages s’amonceler côté ouest de l’île : les alizés humides se refroidissent naturellement en montant en altitude. 2°C tous les 300m environ. En se refroidissant, la vapeur d’eau qu’ils contiennent se condense en fines gouttelettes, formant ainsi des nuages. Ces nuages sont poussés petit à petit vers le sommet qui finit toujours par être recouvert à un moment ou à un autre. Espérons seulement avoir le temps de profiter de la vue.
Au sommet se trouvent quelques observatoires astronomiques. On ne peut pas les visiter mais on comprend que la clarté de l’air, la nuit, doit motiver de telles installations.
10h30, nous attaquons la randonnée du jour : Sliding Sands trail. Elle commence au sommet et descend peu à peu dans le cratère du volcan en sommeil. Nous avons eu un aperçu du cratère à notre arrivée, mais il est déjà partiellement rempli de nuages…
Il y a peu de végétation ici, et peu de vie observable : le milieu est hostile, sec, peu propice à la vie. Pourtant quelques plantes arrivent à s’adapter ici, ainsi que quelques oiseaux peu farouches. C’est toujours une surprise d’en croiser dans ces conditions.
La descente se passe sans grande difficulté, malgré le froid relatif et l’humidité ambiante. Il doit faire un peu moins de 15°C, mais la marche nous donne vite chaud et les couches de vêtement diminuent rapidement.
Une question se pose : puisque cette randonnée est un aller-retour libre, quand fera-t-on demi-tour ? Si l’on considère qu’il nous faut majorer le temps de descente d’un tiers pour avoir une idée du temps de remontée, et si on veut conserver une marge de sécurité, il est convenu de rebrousser chemin vers 13h, peu importe le point atteint, soit après 2h30 de temps de descente. Ce qui devrait nous faire regagner le parking vers 16h30. Malgré le fait que nous ayons pris beaucoup de temps durant la descente pour regarder, photographier, profiter du moment, nous nous tiendrons à cette décision : c’est la base de la sécurité en randonnée.
À 13h donc, il est temps de faire une pause pour manger un morceau. Sandwiches, fruits secs, barre de céréale. Et de l’eau, bien entendu. Puis il est temps de remonter. Lentement. Avec de nombreuses pauses. Et à notre grande surprise nous serons en haut peu après 16h, ce qui est une performance dans de telles conditions.
À noter que deux jours avant un randonneur donnait le compte-rendu de sa propre expérience : seul et entraîné, il a parcouru une grande partie de cette longue randonnée, mais a du faire le retour dans le froid et sous une pluie battante. Nous avons échappé à ça, nous en sommes heureux !
Au final nous aurons marché un peu plus de 2h en descente et un peu moins de 2h50 en montée, le reste étant des pauses et une partie de marche sur le fond du cratère. Tout ça avec un dénivelé de 600m…
Bon, nous arrivons sur le parking fatigués mais trempés de sueur. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages, mais nous avons emporté du change et des serviettes. Ainsi que des vêtements chauds. Car il s’agit maintenant d’attendre le coucher du soleil, vers 18h25. L’attente va être un peu longue, alors nous décidons de nous déplacer un peu plus haut, près des observatoires, de laisser tourner le moteur pour avoir un peu de chaleur, et de prendre du repos…
Il y a pas mal de monde sur le parking, et nous devons nous habiller très chaudement : la température dégringole vite. Nous trouvons une petite place assise sur de la roche volcanique bien chauffée par le soleil de l’après-midi, et nous attendons. Les gens viennent s’installer petit à petit : cet instant est quasi initiatique. Le soleil descend lentement et finit par se coucher derrière les nuages, en face de nous…
Pour finir cette longue, longue journée, je propose de rester encore un peu pour essayer de « voir les étoiles » dans un ciel dépourvu de pollution lumineuse. D’ailleurs un petit groupe de touriste est venu là aussi pour ça, avec un guide et un gros télescope…
Oui mais à cette altitude, par ce temps clair, le ciel nocturne ne devient vraiment sombre qu’une heure et demi, voire deux heures après le coucher du soleil !
Alors on attend. On attend… Une petite dizaine de voitures sont restées sur le parking. Beaucoup d’asiatiques qui s’amusent à prendre des photos à contre-jour, habillés comme à la plage alors qu’il doit faire au mieux 8 à 10°C !
La nuit établie nous nous apprêtons à aller faire quelques photos (j’ai emporté le trépied pour ça) quand la brume recouvre tout le sommet : et m***e ! Elle se lève vite en fait, alors même que nous avions décidé de partir. Alors on ressort de la voiture, on s’installe, je fais quelques photos pour l’expérience et le souvenir. Et nous rentrons.
Les mêmes lacets, de nuit, la même route, la journée interminable. Béa mettra 1h30 pour nous reconduire à l’appartement, où nous arriverons vers 21h45.
Une journée longue mais exceptionnelle d’intensité, de variété, d’émotions.
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