Waimea Canyon : “Le Grand canyon du Pacifique”

Quand on vient à Kauai, il est deux destinations incontournables : la Kalalau Trail et Waimea Canyon. Nous avons parcouru une partie de la légendaire randonnée au début de notre séjour, et nous sommes descendus au sud de l’île pour découvrir la perle de l’archipel : le canyon de la rivière Waimea.

Nous avions choisi de nous installer quelques jours à quelques kilomètres du début de la route qui longe le canyon, et ainsi nous avons pu en profiter largement. La route longe la rive ouest du canyon. Il est impossible de parcourir celui-ci par l’intérieur, au niveau de la rivière. Aucune route, aucun sentier, aucune piste de chasse ou de randonnée n’existe. Les crues de la rivière, imprévisibles, et l’étroitesse de la vallée rendraient l’entreprise périlleuse.

Dès que l’on commence à monter le paysage prend un autre aspect. Un mélange de couleurs improbables, des falaises aux versants abrupts et anarchiques, des précipices vertigineux : tout est réuni pour laisser le touriste ébahi par le spectacle. De nombreux points de vue sont organisés le long de la route, tantôt sur des parkings spécialement aménagés à cet effet, tantôt via des arrêts quelque-peu sauvages, le long de la route. Et les photos rendent bien mal l’impression d’immensité des lieux.

Waimea Canyon, en noir et blanc
Le paysage chaotique, tranché par des millions d’années d’érosion, est rendu encore plus “brut” par la présence des nuages sur les sommets.
Le long de la route, ce petit ruisseau qui dévale les peintes brun-rouge fait le bonheur des photographes de passage…

Ici, la terre est rouge. Pas le rouge sang des environs du lac du Salagou, au sud de la France, dont la teinte est due aux oxydes d’aluminium. Non, ici le sol est rouillé, véritablement. D’ailleurs il se dit que quiconque randonne sur les sentiers doit abandonner l’idée de retrouver un jour la teinte originelle de ses vêtements et de ses chaussures !

Le panorama que nous découvrons peu à peu est le point culminant de notre séjour à Hawai’i. Rarement nous nous sommes arrêtés aussi souvent en chemin, pour rester aussi longtemps à contempler le paysage.

Tout au bout de la route nous découvrons un point de vue sur la vallée de Kalalau, l’aboutissement de la fameuse randonnée. Il est près de 11h quand nous y arrivons : il nous a fallu plus de deux heures pour parcourir les 30 kilomètres de la route ! Déjà les nuages se déversent par-dessus les crêtes. En quelques temps la vallée se remplit de gris, le paysage disparaît. Jusqu’au soir ou jusqu’au lendemain, au lever du soleil.

Kalalau Valley lookout Le point de vue sur la Kalalau valley, bientôt masquée par les nuages

Nous avions prévu une courte randonnée pour découvrir un autre aspect de ce panorama, et éventuellement profiter d’un point de vue sur le canyon plus avancé, mais le brouillard nous invite à redescendre tranquillement…

On distingue à peine le panneau qui marque le début de la randonnée. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, pas question de rejoindre le point culminant de Kauai, le mont Wai’Ale’Ale, en permanence dans les nuages, et réputé être le point le plus humide de la planète…

La redescente du canyon nous permet de découvrir un paysage qui change avec les heures, les nuages, la position du soleil. Mais cette longue matinée nous laisse comme un goût d’insuffisant : un bref repas à Waimea et nous voilà repartis pour le sommet ! Ainsi nous profitons une nouvelle fois des arrêts de la matinée, sous une nouvelle lumière, avec un autre regard. Parfois vertigineux.

Un panorama brut sur Waimea Canyon
Au détour de la route, un point de vue sur le canyon qui donne le vertige… Pas question de glisser !

Comme nous avons loué une Jeep nous décidons de nous aventurer sur quelques pistes latérales à la route principale.Longeant une vallée encaissée en direction de la mer, nous voici devant un paysage forestier et minéral qui invite à la contemplation…

Ici, sur la côte ouest de Kauai, l’érosion ronge la roche depuis des millions d’années, laissant les forêts dans une existence précaire. La photo précédente est prise d’ici, au bord du précipice, dans une nature sauvage et magnifique.

Sur une autre piste latérale nous découvrons un petit étang poissonneux, site d’un concours annuel de pêche très réputé. Un petit havre de verdure et d’eau dans cet environnement minéral.

Un petit étang destiné à la pêche à la truite arc-en-ciel.

Sur la route du retour le canyon a encore changé d’apparence. Les nuages sont fragmentés, offrant au regard un jeu d’ombres et de lumières fascinant. La pluie engendre un arc-en-ciel au milieu de ce paysage exceptionnel : la chance est avec nous.

Un fragment d’arc-en-ciel, presque à portée de main, mais perdu au fond du canyon…

Le soleil joue à cache-cache sur les flancs du canyon.
Une photographe qui évite de glisser dans Waimea Canyon
Parfois, pour prendre une photo de plus, on en vient à prendre des risques inconsidérés…

Quelques mètres et quelques risques plus bas on comprend que l’érosion poursuit son œuvre, inexorable.

C’est parfois en noir et blanc que l’on peut le mieux transmettre l’impression d’infini qui émane de ces lieux.

Que dire pour conclure cette journée ? Quand j’ai vu les photos de Waimea Canyon sur Internet j’ai trouvé que les couleurs, les contrastes, les ambiances étaient tellement irréelles que ces photos avaient du être retouchées. Quand mes yeux ont vu ce que je pensais artificiel, j’ai essayé de le retranscrire en photo : en vain. De façon étonnante, le spectacle de Waimea Canyon est infiniment plus grandiose, impressionnant, improbable de beauté et de brutalité naturelle qu’une photographie ne peut le retranscrire. Alors une seule conclusion s’impose : il faut y aller !

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À méditer…

Voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant.

Antonio Machado