Lehua et Napali coast avec Holo Holo charters

Pour cette dernière journée à Kauai nous avons décidé de participer à une activité de touristes : une sortie en mer pour aller se baigner près de Lehua, une île proche, puis retour au large de la Napali coast.
7 heures de navigation : tout un programme !

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Notre prestataire, Holo Holo charters, nous a donné rendez-vous à 6h du matin à la marina de Port Allen. Le réveil est donc programmé à 5h : encore une courte nuit en perspective…
Les formalités d’embarquement effectuées nous voici à bord d’un grand catamaran à moteur (sans voiles), décrit comme étant particulièrement rapide. Il faut dire que notre journée va être longue : plus de 6 heures de navigation au total, pour une petit heure de baignade avec palmes. La chance est avec nous, une fois encore : il fait beau et la mer est calme. Il se dit que quand l’océan est livré à lui même, sans pour autant être violent, le nombre de passagers malade dépasse celui des passagers sereins !

On lève l’ancre, direction Niihau, et plus précisément le petit îlot de Lehua Crater. Niihau est une petit île qui est en principe interdite d’accès aux visiteurs. On y parle uniquement le Hawaïen, et elle est la propriété d’une seule famille, depuis 1864. Pas question d’y débarquer ni même de s’en approcher…

Nihau, l'île interdite...
Niihau, l’île interdite…

Un petit déjeuner continental (café, thé, jus de fruits et petites viennoiseries) est servi à bord. Un peu léger à mon goût : nous aurions du prévoir quelque-chose de plus consistant à manger avant de venir. Mais à 5h du matin, l’envie de s’arrêter sur la route pour le petit-déjeuner n’était pas vraiment du voyage…

Peu après 8h nous voici arrivés à Lehua. C’est un ancien petit cratère secondaire du volcan qui a formé Kauai jadis. Il est éventré, érodé, sauvage. C’est un sanctuaire pour les oiseaux marins. Le capitaine nous en fait faire tranquillement le tour, et c’est l’occasion de faire quelques photos en souvenir de cet endroit protégé et méconnu.

Il ne reste que la moitié du cratère de Lehua
Il ne reste que la moitié du cratère de Lehua
L’érosion et les séismes finiront par avoir raison de cet ancien cratère…
Les couches de cendre qui constituent le cratère de Lehua
Les falaises érodées laissent apparaître les innombrables couches de cendres des antiques éruptions
Nichées de fous à pieds rouges sur les falaises de Lehua
Les falaises servent d’abri à d’innombrables oiseaux marins. Ici, des fous à pieds rouges.
L'improbable couleur bleue du bec des fous bruns...
L’improbable couleur bleue du bec des fous bruns…

Il est 9 heures, le temps de se mettre à l’eau est venu. Il y a entre 5 et 10 m de fond, parfois un peu plus. L’eau est chaude, l’océan toujours calme : allons donc découvrir ce qu’il y a sous la surface…

Les petits poissons tropicaux réjouissent toujours les baigneurs…
Quelques mètres plus profond, un poisson cocher erre entre les coraux
Les oursins de différentes espèces cohabitent. Gare aux aiguilles !
Un bel oursin crayon
L’oursin crayon, malgré sa couleur vive, est inoffensif
Acanthaster planci
L’acanthaster planci, ou “couronne du Christ”, est une étoile de mer invasive, prédatrice des coraux. Ses ravages sont souvent catastrophiques…
Un phoque moine de Hawaii
Un phoque moine de Hawaii en vadrouille, à quelques mètres de la surface. Une rencontre très inattendue !

Hormis la rencontre avec le phoque, qui est un moment mémorable, cette heure de snorkeling, comme disent les anglo-saxons (le “snorkel” est le tuba…) nous a offert une autre surprise. Le fond marin de Lehua, à l’extérieur du cratère résiduel, est parcouru par des sortes de rayures, des galeries, des marques (je n’ai toujours pas trouvé de terme approprié) étranges. Elles ont quelques centimètres de largeur et de profondeur, et s’étalent dans tous les sens. Au début nous avons pensé à des traces laissées par des animaux marins, des vers, des “rongeurs”. Mais le sol est constitué de roche solide, pas de sable. Et les mêmes marques sont visibles partout sous la surface, y compris le long des falaises, verticales.

Les mystérieuses traces su fond marin à Lehua
Non, il ne s’agit pas de traces laissées par des animaux…

La meilleure explication disponible est de nature géologique. Durant la formation du cratère de Lehua, constitué pour l’essentiel par des cendres volcaniques, des scories et des retombées pyroclastiques, certaines structures hétérogènes se seraient formées, par exemple lorsque des cendres légères et des roches plus lourdes retombaient ensemble. Une sorte de “réseau” plus tendre ou plus fragile se serait constitué, couche après couche. Et l’érosion marine se ferait de façon plus agressive sur ces petites trainées plus tendres…
Quelle que soit l’explication, elle est loin d’être répandue : des heures de recherche assidue sur Internet ne m’ont données que peu de résultat, hormis une longue étude universitaire sur la géologie de l’île, publiée sur le site d’une université américaine…

A 10h tout le monde remonte sur le bateau, il est temps de rejoindre Kauai et de découvrir la Napali coast. Il est encore tôt, nous aurons le soleil presque de face et la qualité des photos s’en ressentira, mais le spectacle vaut le coup.

Les falises qui bordent Kalalau Valley
Les falaises de Kalalau valley, découpées comme des lames de couteau que nous avons vues l’autre jour en hélicoptère
Au centre la plage de Hanakapiai
Au nord de notre croisière touristique nous approchons de la plage de Hanakapiai, une étape de notre randonnée d’il y a quelques jours.
Malgré le contrejour, les mélanges de couleurs sont impressionnants

Le long de la Napali coast courre la très fameuse Kalalau Trail, l’une des plus belles randonnées du monde. L’une des plus difficiles, car souvent vertigineuse. Elle longe les falaises sur presque 20km, et se fait en deux jours, avec campement entre l’aller et le retour. De l’océan nous avons essayé d’en distinguer le tracé et d’observer les randonneurs. Minuscules !

Sauras-tu trouver les deux randonneurs sur cette photo ?
Deux randonneurs sur la Kalalau Trail
Un indice : voici un agrandissement de la photo précédente…
Kalalau trail le long des falaises
Continuons le jeu : combien de randonneurs sur cette photo ?
Un peu d’aide ? Regardons de plus près…
Deux ici, qui achèvent la partie difficile de la randonnée
Et un ici, qui rentre au parking : encore 15km !
La vue sur les falaises est vertigineuse : la piste de randonnée passe souvent à flanc, sans protection…

La côte abrupte, rongée par l’océan depuis des millions d’années, laisse parfois apparaître des grottes, abri pour les oiseaux marins et curiosité pour les touristes.

Deux grottes qui s’ouvrent au pied des falaises érodées de la Napail coast
Le catamaran à l'entrée d'une grotte
Rentrera ? Rentrera pas ?
Un groupe de noddis noirs
Le noddi noir, ou noddi à cape blanche, vient nicher sur les parois des grottes de la Napali coast.
Deux fous bruns qui font la pose...
Deux fous bruns qui font la pose, bien a l’abri dans leur grotte.

Sur le trajet du retour nous longeons toujours la Kalalau Trail : les randonneurs sont toujours aussi minuscules dans ce paysage grandiose !

Un indice : le randonneur est sur la crête du premier plan, au niveau ou celle de l’arrière plan vient en couper la ligne
Oui, exactement ici !

Au bout de la piste se trouve un campement équipé de WC et de douches. Très improbable dans cet endroit uniquement accessible après une longue journée de difficile randonnée ou par la mer. Pour l’anecdote il faut savoir que les services de Police de Kauai ont récemment fait une “descente” sur place. Ils ont évacué les installations sauvages de planteurs de cannabis qui se pensaient à l’abri…

Qui imaginerait que sous ces arbres, au pied des falaises, au bord de l’océan, se cache un campement pour randonneurs aventureux ?
Le camping au bout de la Kalalau Trail permet de prendre un repos bien mérité.

Il est midi passé quand nous quittons la Napali Coast. Au loin les nuages s’amoncèlent déjà, comme tous les jours…

Derniers regards sur la Napail coast
Derniers regards sur la Napali coast

Nous passons devant la plage de Polihale, où nous sommes allés rencontrer les vagues de l’océan Pacifique et ses dangereux courants de retour il y a quelques jours…

Les surfeurs viennent camper sur la plage : la saison d’été est propice à l’apprentissage. L’hiver, ici, les vagues sont monstrueuses !

Il est 13h quand nous arrivons, affamés, fatigués mais comblés par cette belle (demi) journée de navigation, de baignade, de contemplation. Il s’agit maintenant pour nous de faire nos valises : demain nous rentrons en France…

Lorsque nous reviendrons à Kauai, nous ferons la croisière du coucher de soleil, au départ de Princeville. Moins de navigation, meilleure lumière : la Napali coast doit être splendide en fin d’après-midi, éclairée par le soleil couchant…

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À méditer…

Un voyage se mesure mieux en amis qu’en miles.

Tim Cahill