Descente dans “Fish River Canyon”

Ce matin, réveil avant le coucher du soleil : nous avons une longue excursion en 4×4 à faire, qui va nous conduire au fond du canyon, sur les berges de la rivière Fish. 26 km de piste chaotique, 500m de descente : il nous faudra 4h pour descendre !

7h00 : Le soleil se lève juste sur les euphorbes quand nous prenons la piste.

Le plateau rocailleux recouvert d'euphorbes
Le plateau rocailleux recouvert d'euphorbes

Dès le début de notre route, une première surprise nous attend. Un petit animal ressemblant à un chien, aux longs poils et aux grandes oreilles, est surpris de notre présence. Un chacal…

Ce petit chacal est à peine dérangé par notre passage...
Une bergerie, en plein milieu de nulle part !

8h – Nous continuons notre chemin parmi les pierres : elles ont servi, comme partout dans le monde, à construire des abris pour les hommes. Quelques acacias arrivent à pousser ici, mais l’essentiel des plantes sont ces énormes euphorbes.

Nous sommes dans un désert peu accueillant...

8h30 – Notre guide nous en explique les principales choses à savoir. Elles sont toxiques. Mortelles. Pour les animaux, les oiseaux, les insectes, les autres plantes. Leur sève sert aux Sans (vous vous souvenez, les “bushmens”…)pour enduire leurs flèches en partant chasser : c’est un poison violent. Même la fumée des racines des euphorbes mortes et desséchées est mortelle : ne jamais s’aventurer à préparer des grillades avec, c’est la mort assurée dans les heures qui viennent !

Notre guide nous détaille les dangers des euphorbes...
Un jeune kudu, surpris au bord de la falaise

9h – Les kilomètres de piste passent, les roches changent de couleur, de forme, la végétation est toujours aussi pauvre, dominée par les euphorbes.

Vous avez remarqué les petits personnages à droite de la photo ?
Nous sommes à la saison sèche, il y a quand même un peu d'eau dans la rivière...
Un moment d'éternité devant ces paysages infinis
Jeunes cigognes noires sur la crête

Notre guide nous explique la région, le pays, les habitants durant notre périple. Il a un terrible accent indescriptible qui fait que parfois je lui fais répéter un peu les choses, mais nous arrivons à nous comprendre.

Après cet arrêt panoramique sur la Fish River, il nous reste encore quelques kilomètres à parcourir, et une centaine de mètres de dénivelé à descendre. Le guide nous explique que nous allons maintenant franchir “Térapace”…

Térapace ? Terre à passe ? Thé rapace ? Pas moyen de comprendre de quoi il s’agit, alors nous laissons faire.

Il s’engage alors sur une portion de piste à la pente vertigineuse, dont ni les photos ni la vidéo ne rendent le côté impressionnant. Bloqué en 1ère courte, la descente se fait lentement : pas question de dévier sur la droite, c’est la mort assurée. Pas question d’avoir les freins qui lâchent, même si probablement la 1ère courte suffit à tenir le 4×4.

Terror pass !” : la passe de la terreur ! Nous avons survécu à Terror Pass, nous dit-il une fois en bas…

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Terror Pass, on n'imagine même pas les hommes qui ont pu aménager cette piste !
La piste descend bien plus qu'il n'y parait sur la photo !

Encore quelques kilomètres et nous sommes arrivés à notre destination : une véritable oasis dans ce désert de pierre. Un méandre de la rivière avec de l’eau !

La Fish River, comme beaucoup de rivières en Namibie, n’est alimentée que durant quelques semaines durant la saison des  pluies. Parfois quelques jours, voire même quelques heures seulement. Pourtant, comme pour beaucoup de rivières de Namibie, son cours ne s’interrompt pas vraiment : il s’enfonce simplement sous la terre, sous la roche, sous le sable. En par endroit, l’eau libre est accessible. Aux animaux d’abord. Et parfois aux simples touristes.

L’endroit est magique…

Aux abords de la rivière, sur la roche surchauffée...
Une oasis au milieu des roches...
Ici, plus de sable, que de la roche ancienne, éternelle. Et un peu d'eau...
Le sable déposé sur la roche laisse imaginer la rivière qui coulait ici, il y a quelques mois, quelques années...
Les tuiles de sable : seul indice tangible de la puissance de l'évaporation locale.

Il est midi, nous n’allons pas nous attarder afin d’éviter de rentrer par les pistes durant la nuit. Un petit pique-nique apporté par le guide, une sieste pour certains. Mais franchement, avoir le privilège de venir ici, au bout du monde, de découvrir un espace d’eau fraîche dans cette chaleur sèche et étouffante : vous auriez fait quoi à ma place ?

Allez, hop ! Dans l’eau…

L'eau est étrangement fraîche !

Il fait déjà très chaud dehors, à tel point que l’eau semble fraîche, presque froide. Il faut se forcer un peu pour y aller, mais ça vaut le coup !

L’eau est verte, opaque : elle stagne ici depuis longtemps. Mieux vaut ne pas la boire, mais je n’ai pas vu de larve d’insectes, même s’il me semble avoir aperçu les remous de quelque poisson.

Quand on nage ici, on a parfois une sensation étrange au niveau des pieds : des branches d’arbres immergées parsèment le fond, dont il est impossible d’imaginer la profondeur. Quelques mètres, probablement.

Il est temps de prendre un appareil photo étanche et d’aller découvrir les lieux…

Inaccessible à pied : que se cache-t-il derrière cette arche ?
L'endroit est spectaculaire, hors du temps...
Pas question de remonter par ici, ni même de descendre à cet endroit !
Coucou Béa !
Coucou Stéphane !

Dans ce méandre de la rivière, l’eau stagne, je l’ai déjà dit. Les branches des arbres se décomposent lentement sur le fond. Mais il y a probablement aussi autre-chose : des amas de feuilles, des cadavres d’animaux, des poissons morts en raison du manque d’oxygène ? Je ne sais pas. Mais les énormes bulles qui éclatent ici à la surface, chatouillant le nageur que je suis de façon inquiétante, sont un signe qui ne trompe pas…

Les grosses bulles qui éclatent signalent la décomposition au fond

13h, il est déjà l’heure de rentrer. Il nous reste encore plusieurs heures de piste, en remontant sous le soleil brûlant… Les mêmes paysages rocheux et désertiques s’enchaînent. Nous repassons Terror Pass, plus facile en remontant…

La piste est étroite ici : la terreur n'existe que dans l'autre sens...

Comme à l’aller, peu d’animaux accompagnent notre sortie. Quelques autruches, une antilope, quelques oiseaux…

Les autruches se baladent parmi les euphorbes...
Cet oiseau, de près de 2m de haut, donne l'échelle des euphorbes empoisonnées...
Quelques oiseaux attendent la fin de journée
Les Damans du Cap sont de sortie, le soleil se couche

Ce soir, l’apéro se prendra devant le lodge, après cette longue journée en 4×4. Demain matin nous quittons Fish River Canyon pour remonter au nord, avec une halte près de l’océan pour ravitailler l’avion…

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À méditer…

Rester, c’est exister. Voyager, c’est vivre.

Gustave Nadaud

Namibie